In VOD, Jacques Lanzmann is surprised that Matzneff didn’t "Aligned the Bombardier with a big slap in the face". En France, "je savais qu'il y avait eu une pétition signée par Beauvoir, Sartre, tous vos monstres sacrés du 20e siècle en philosophie, et même Jack Lang, pour décriminaliser les rapports entre les enfants et les adultes, sous prétexte qu'il fallait jouir sans contrainte"La complaisance envers Gabriel Matzneff, donc, "dit quelque chose de la France", selon elle. Aujourd'hui les maisons d'édition où ils publient, les journaux aux budgets desquels ils émargent, les radios qui les accueillent ne toléreraient pas leurs déclarations apologétiques d'hier. Dans Libération, Jacques Lanzmann me descendit en flammes et le roman par la même occasion, en reprenant les arguments étoffés de son camarade … On a déjà une complète confusion. "Cela se savait. Bref, le président était embêté et il voulait le faire savoir. » Je lis un peu ce qui s’écrit sur cette affaire et je vois passer des noms qui ont, à plusieurs reprise, et qui pour certaines continuent de le faire, encensé Matzneff, qui l’ont défendu en niant ses crimes pédophiles.Il y en a d’autres, mais juste ceux là, de penser qu’ils (et hélas un peu elles) « régissent » une grande partie la vie intellectuelle française me donne une sorte de grand vertige rétrospectif. Trois jours après l’Apostrophe de 1990 dans lequel il est dénoncé par Denis Bombardier, dans Le Monde, Philippe Sollers la traitait de "connasse", et 30 ans plus tard, Josianne Savigneau de "purge" [ La Presse écrit "merde" mais le twitt de Savigneau dit "purge"]... L’intervention de Denise Bombardier, faite sous les yeux d’un jeune Alexandre Jardin bouche bée, avait notamment valu à l’auteure québécoise de se faire traiter de « connasse » par Philippe Sollers.

Il ne faut pas, en effet, interdire Matzneff d’écrire, de publier, de s’exprimer, ou alors interdisons Sade, Apollinaire, Genet et bien d’autres. Bombardier, quelle Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Dans Le Monde , qui fait mine aujourd’hui d’avoir oublié son soutien de l’époque à Matzneff, c’est Josyane Savigneau qui accusait de « sottise » … C'était en 1990, sur le plateau d'"Apostrophes", l'émission de Bernard Pivot. Personnage "sulfureux" nous apprend Forum, "ostracisé", le pauvre, "à cause de son amour pour les lolitas, disons les choses comme ça" et aussi des "jeunes garçons", mais qui, grâce à Dieu, "s'est toujours défendu d'être pédophile, il a même assez critiqué la pédophilie"; tant de courage confond. Dès le lendemain, l’auteure et journaliste québécoise est brocardée et ostracisée par le milieu intellectuel.Ami de Matzneff, Philippe Sollers la qualifie publiquement de « mal baisée ». Surtout, je voudrais comprendre cet argument selon lequel « l’art n’a rien à voir avec la morale ».

S'ensuit le panégyrique en règle. A moins que condamner un délinquant soit de la moraline. “Comment vont vos amis de droite ?” me demanda-t-il, l'air de dire “Parlons de choses sérieuses.”Car l’étrangère qui circule en parisianisme au gré de ses affinités personnelles plutôt qu'idéologiques possède ce privilège envié de fréquenter à droite comme à gauche. « Je lui ai dit : “Je ne peux pas laisser passer ça”, raconte-t-elle aujourd’hui. (...) Appelez-moi bisexuel ou, comme disaient les Anciens, ambidextre, je n’y vois pas d’inconvénient. Tribune libre en 1977 à la une du En trois minutes, trente ans plus tôt, Denise Bombardier avait très précisément pointé ce que Vanessa Springora révèle : l’impunité de l’intellectuel, la flétrissure de ses victimes et l’extrême difficulté de se défaire de son emprise, même des années après. Ce théâtre incessant ne m'a jamais déçue ; je ne m'y suis jamais ennuyée d'autant que les uns et les autres, libérés de l'obligation d'impressionner les laudateurs ou les adversaires, parlent plutôt vrai. Malheureusement (sa voix se fit théâtrale), il a sombré dans la pédophilie... et la religion orthodoxe ! (..) En revanche, je ne m’imagine pas ayant une relation sensuelle avec un garçon qui aurait franchi le cap de sa dix-septième année. Autour de l'affaire Matzneff, il est question de la pétition publiée dans Le Monde, dans les années 1970 par de grands noms (Sartre, Barthes, Aragon, etc.) […]La maison Savigneau ne recule devant rien. À son retour au Québec, elle reçoit des lettres anonymes, des appels menaçants, sa maison est taguée, ses vitres cassées, ainsi qu’elle le raconte dans son autobiographie parue en février dernier (2).