Tout cela nous emmène enfin à la structure binaire s’ouvrant par l’adverbe « seulement » et se clôturer par une formule de haine flagrante, violente et directe : le souhait d’un mal supérieur.
»Ce court passage est riche en comparaisons antithétiques. Anthologie de la poésie amoureuse, édition Flammarion, auteure Céline Roumégoux.
Isidore Ducasse, surnommé le Comte de Lautréamont, est un auteur du XIXe siècle spécialisé dans l’écriture poétique.
Le lecteur se trouve ainsi en plein discours absurde et ridicule orchestré par un scientifique aux expressions burlesques ou extravagantes comme la métaphore « ces brigands de la longue chevelure » ou encore la paraphrase « monde lilliputien de ceux de la courte cuisse » ; enfin, par une expression ironique qui tend le registre à son paroxysme : « les aveugles n’hésitent pas à les ranger parmi les infiniment petits ». Comme une goutte d'eau. Ils appartiennent au monde lilliputien de ceux de la courte cuisse, et les aveugles n'hésitent pas à les ranger parmi les infiniment petits. Enfin, l’expression « ô race humaine » est la clé du discours nihiliste du poète.
Horreur qui est représentée à la ligne avec la comparaison « Ils craqueront comme s’ils étaient à la torture ». Ironie qui est exagérée avec la succession d’un champ lexical de l’analyse « observez » « microscope » mais aussi avec la personnification « un pou qui travaille ».
Ajoutons à cela la force de l’écriture prosaïque qui nous donne à voir un discours rythmé par une ponctuation puissante mais aussi des jeux de langages qui accompagnent cette mélodie cynique ?Lignes 10 à 12 : « Malheur au cachalot […] Le pou, non. Des ressources pour suivre Baudelaire La présence du son Lignes 12 à 16 : « Je ne vous conseille pas […] par un étrange enchantement »Les lignes se poursuivent et ne se ressemblent pas tant les mouvements du texte varient. Enfin, il souhaite qu'il lui en fasse encore plus à l'avenir !! Soyez certains que, si leur mâchoire était conforme à la mesure de leurs vœux infinis, la cervelle, la rétine des yeux, la colonne vertébrale, tout votre corps y passerait. Il est intéressant de souligner le double sens du mot « prosaïque » qui signifie et une œuvre en prose et l’idée de quelque chose de banal voire laid ; et sur ce dernier point, le choix d’une écriture sur le pou semble tout indiqué.Lignes 2 à 5 : « Attendez un instant […] Comme une goutte d’eau »L’expression « attendez un instant, je vais vous le dire » est une remarque d’un registre sarcastique très fort : il y a à la fois un rappel de l’adresse que porte l’auteur mais s’ajoute à ça la posture même de ce dernier et la considération qu’il prend de lui. Ils ne seraient pas bons pour être conscrits ; car, ils n'ont pas la taille nécessaire exigée par la loi.
Le champ lexical de l’organique est une nouvelle fois présent pour fragiliser l’être humain.
Le discours didactique de Maldoror prend alors un tout nouveau registre, celui de l’absurde. Il ne va même pas chercher à crédibiliser ses propos car l’homme ne semble pas le mériter.
Vous trouverez dans ce blog des commentaires sur le théâtre, la poésie, le roman et l'essai. Plus qu’une simple conversation, un certain mépris s’échappe de ce terme et à pour qualité d’interpeler le lecteur bien que la terminologie soit violente.Nous nous heurtons par la suite à un vocabulaire assez particulier et qui ne passe pas inaperçu, un champ lexical de la dévoration et la matière organique. Le rythme ternaire s’ouvre par la locution adverbiale « N’importe » qui semble annuler toutes les phrases précédentes et montrer une errance réflexive du personnage du Maldoror.
Adresse qui sera intensifiée par la présence de l’apostrophe « Vous autres ». L’auteur semble là pour nous apprendre quelque chose, comme un scientifique ou un enseignant. Le serpent qui danse Que j'aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la pea... La posture du personnage est tout indiquée comme supérieure, au-dessus de ce que nous sommes. Cela ne freine pas l’écriture du comte de Lautréamont car il présentera deux antithèses fortes : « Malheur au cachalot … contre un pou » et « L’éléphant se laisse caresser. Il y a une forme de registre didactique dans cette expression mais aussi dans la suite de notre texte.
Le pou est supérieur, radicalement au-dessus de tout être vivant aux yeux de Maldoror.
Point d’orgue de l’intensification avec la comparaison « Comme une goutte d’eau », tournant au ridicule les actions du pou et tournant au ridicule le discours du personnage par cette phrase nominale forte par l’absence totale de verbe.Lignes 5 à 10 : « Sur la tête d’un jeune mendiant […] parmi les infiniment petits » Ce fragment de texte exprime une nouvelle fois le cynisme du personnage de Maldoror et ses regrets, tout cela représentés par l’expression « Malheureusement ils sont petits ». Il ne resterait pas la queue pour aller annoncer la nouvelle ».
Sur la tête d'un jeune mendiant des rues, observez, avec un microscope, un pou qui travaille ; vous m'en donnerez des nouvelles.
Musicalité que nous pouvons par exemple reconnaitre par des rimes internes comme « il serait dévoré en un clin d’œil, malgré sa taille. ... Objet d'étude : La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation du XVlème siècle à nos jours . De tout cet éloge du pou, nous avions pu déceler la moquerie envers le lecteur mais la formule qui semble le plus nous interpeler est cette phrase au conditionnel.
Maldoror n’a plus là une place d’instructeur mais semble au-dessus de tout avec l’interjection « ô », comme nous pouvions le voir dans le théâtre antique quand les Dieux s’adressaient au peuple mortel. Procédés que nous développerons plus tard.
Le texte que nous allons analyser s’intitule « Le pou ».