Présenté par Alexandre ADLER. lexandre Adler, Le rapport de la CIA, Comment sera le monde en 2020, Robert Laffont, Paris, 2005 Nuit blanche, avril 2006 Même si on n’y retrouve pas des révélations spectaculaires, Le rapport de la CIA impose le respect. (Dans un monde des années 2020 comptant près de 7,8 milliards d’individus mais dont les populations réunies d’Europe -communautaire ou non- et de Russie ne représenteront qu’environ 10 à 15% seulement de la population mondiale...).Ainsi les auteurs pointent du doigt (page 166) les grands déséquilibres structurels existant, aujourd’hui, entre actifs « cotisants » et non-actifs « allocataires » d’un État providence à présent au bord de la faillite du seul fait de l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération née lors du « baby boom » (mais non remplacée sur le marché du travail par des effectifs au moins comparables).C’est pourquoi ils appellent à la redéfinition du « pacte social » et à la rédéfinition de cet « État providence » unissant aujourd’hui les sociétés européennes, au risque de les voir -sinon- glisser de l’impuissance vers la crise, puis de celle-ci vers la faillite, voire la désintégration...Parmi les remèdes qu’ils préconisent, deux solutions qui feront grincer bien des dents dans nos sociétés conservatrices : recourir à davantage de flexibilité sur le marché du travail et accueillir davantage d’immigration légale (pour combler les emplois laissés vacants par les prochains départs en retraite...).Au-delà de ces premiers -mais décisifs- défis structurels et politiques, les auteurs voient néanmoins l’Europe conserver un pouvoir d’influence non négligeable dans le monde multipolaire du tout début des années 2020.Et ce, pourvu qu’elle puisse donc réformer son pacte social, pourvu qu’elle puisse toujours accompagner (voire précéder...) le rythme des grandes innovations technologiques, pourvu qu’elle conserve son aptitude à forger des liens forts avec la Russie (avec laquelle elle pourraît négocier un partenariat énergétique fructueux...) (Cf. Oui, c'était une puissance mondiale, il y avait beaucoup d'excès, beaucoup d'incidents, on peut continuer, mais quand tout était fini, ils ont quitté le système parlementaire de Westminster, ils ont quitté la langue mondiale, ils ont quitté l'économie mondiale, ils sont partis une culture du sport, ils ont créé des artefacts comme la BBC. pages 170 et 171) ainsi qu’avec le Monde « eurasiatique » (i. e : la Turquie) et avec l’ensemble des pays de la « rive sud » du monde méditerranéen.Mais aussi (ce qui nous intéresse davantage ici...) pourvu qu’elle puisse continuer de pousser son approfondissement institutionnel « par la rationalisation de son processus de décision trop compliqué » (page 168).Et ce : tout en sachant se dôter d’une « vision stratégique cohérente et partagée » (page 158) ainsi que -pourquoi pas- d’une Armée européenne, par la rationalisation et la coordination de ses dépenses militaires (page 159).Ainsi, l’Europe ’’unie’’ pourrait fournir un modèle de gouvernement « ouvert » et « démocratique » au reste du monde ainsi qu’aux nouvelles puissances émergentes (page 159) : une ’’solution de rechange’’ (mais néanmoins toujours ’’occidentale’’) à leur très probable refus politique d’une dépendence davantage encore prolongée à l’égard des États-Unis d’Amérique.Et c’est dans ce cadre que les auteurs voient enfin l’Europe surmonter ses dernières réticences vis à vis de la Turquie, s’impliquer davantage encore dans le processus de paix israélo-palestinien et dans la stabilisation politique de « l’arc de crise » des anciennes républiques ex-soviétiques et du monde arabo-musulman (pages 175-176-177).Mais les auteurs ne cachent pas que la réalisation de ce scénario plus ou moins optimiste passe d’abord, à leurs yeux, par de profondes réformes sociales et comportementales incontournables.Faute de quoi, les pays d’Europe seront « confrontés à une période de stagnation économique prolongée » qui pourrait (page 160) menacer les « immenses acquis » (sic) résultant de l’actuel processus de construction européenne.Pour l’heure, ne retenons donc que le scénario « rose » qui nous est ici proposé en ayant la conscience claire des défis politiques et sociaux qui nous attendent pour aller vers une mondialisation, si possible, moins malheureuse...Car -attention (et c’est d’ailleurs -là- la morale évidente et le sens profond de cet ouvrage...)- le monde qui vient, pour multipolaire qu’il soit, ne s’annonce néanmoins pas comme un monde particulièrement calme ni appaisé.Car, entre affirmation de la puissance étasunienne, contestation révolutionnaire islamiste et montée en puissance de ’’nouveaux géants’’ politiques économiquement dynamiques (Chine, Inde, Brésil, Indonésie, Russie, Indonésie, Afrique du sud, etc), ce XXIème siècle qui se profile devant nous s’annonce vraiment difficile pour toute société fragile qui serait, décidément, incapable de se réformer.Et ce -qu’on y souscrive ou pas- dans la mesure où (de toute façon et quoi qu’il advienne véritablement...) c’est précisément ce diagnostic là qui guidera l’action -à l’égard du monde en général et à l’égard de l’Europe en tout particulier- des prochaines administrations présidentielles étasuniennes qui seront amenées à, prochainement, se succéder à la « Maison blanche »...Ancien Rédacteur en chef du Taurillon, ancien membre du bureau national et des « Jeunes Européens Rouen », Membre du Comité dé rédaction de FédéchosesOù on apprend -ce Mercredi 08 mars 2006 - que le « National Intelligence Council » (NIC) coordination des services de renseignements américains mentionnée supra a, ces tous derniers jours, organisé à Washington D.C. un colloque sur... l’Etat de la France.Cette France qui, déjà entrée en campagne présidentielles 2007, dit NON à l’Europe un certain 29 mai 2005.
Je viens d’achever la lecture d’un autre livre « Chine-USA la guerre programmée ». Le modèle d’intégration civique ’’à la française’’ est-il cassé ?Et les élections présidentielles de 2007 peuvent-elles prochainement marquer un tournant positif (?) Nous ne serons pas en mesure d'apprécier le niveau de vie que nous faisons maintenant. "Pendant deux ans, une équipe de 25 experts a travaillé sur ce rapport. Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé. Je n’ai aucune connaissance en geopolitique ni en économie. Ne perdez pas trop de temps à commenter des oeuvres de propagandes. La seule chose que la CIA peut divulguer, c’est ce qu’elle veut bien laisser voir.Avant de traiter - en vrac - qui que ce soit de « mustélidés » en tout genre, attendez donc qu’une bonne GROSSE crise écologique ne vienne perturber les actuels équilibres géopolitiques et économiques d’aujourd’hui (climat, migrations, gestion des ressources en eaux, etc).Notez bien que si l’idée européenne a encore un tout petit peu d’avenir, c’est précisément parce que la vraie crise est encore devant nous.
de: Mapping the global future : report of the National Intelligence Council's 2020 project
Voilà un ouvrage qui, sorti au mois de septembre dernier, aura défrayé la chronique et connu un beau succès d’estime lors du dernier trimestre 2005...Médiatisé alors sous le nom de « Rapport de la CIA » et bénéficiant, là encore, d’une brillante préface d’Alexandre Adler d’une cinquantaine de pages, il s’agit là d’un vaste travail de compilation d’informations et de recherche prospective.Et cet énorme travail a été opéré par un « think tank » étasunien effectivement en connection directe avec la centrale de renseignement américaine, avec le Pentagone et avec le Département d’Etat : le « National Intelligence Council » ou NIC (i. e : Conseil national du renseignement (Ce document -co-écrit par vingt-cinq universitaires et autres experts internationaux (et initialement dénommé « La carte du monde futur : rapport projet 2020 » )- a été élaboré dans le but de fournir des pistes de réflexions et d’actions pour les dirigeants étasuniens des quinze années à venir.En effet, comme l’indique le sous-titre de cette édition française, il s’agit surtout là d’imaginer « Comment sera le monde en 2020 ?